Le Prolétaire

Interview de Mila Sanchez : "Le combat que je souhaite mener avec vous c'est celui de la paix."

Bonjour Madame Sanchez, pour les lecteurs qui ne vous connaissent pas je vais rapidement vous présenter. Vous êtes Mila Sanchez, 23 ans et Mairesse de la ville de Nour. Avant votre entrée en politique vous étiez ouvrière dans le secteur automobile. Depuis, vous êtes la Mairesse la mieux élue de tout le pays avec 59,6% des voix dès le premier tour. Aujourd'hui, vous partez à la conquête du poste de Première Ministre d'Ostaria. Crédité de 32 %, votre liste culmine en tête des intentions de vote. Ma première question Madame Sanchez, comment expliquez vous cet engouement autour de votre campagne et plus largement de votre personne ? Est-ce que vous prenez la mesure de ce qui pourrait demain être votre nouvelle responsabilité si les sondages se confirment dans le week-end ?

Bonjour Monsieur Dumont, tout d'abord je tiens à vous remercier de votre invitation. Vous avez merveilleusement bien résumé mon parcours professionnel de ces quelques années. Votre première question est pour moi très intéressante car elle est essentielle. Je suis sur les routes de notre beau pays de nombreuses semaines pour rencontrer mes concitoyens, les écouter et apporter des réponses à leurs problèmes. Vous me direz, c'est ce que beaucoup d'autres candidats font également et pourtant ils ne sont pas tête des sondages. Et en cela, je vous donnerais raison. Mais cette analyse simpliste est incomplète. Elle est incomplète parce qu'elle ne prend pas en compte les différences de parcours entre ceux de mes adversaires et le miens. Pour la plupart, ils sont avocats ou bien ancien militaire. Dans ces deux cas, nous avons à faire à des personnes qui ne connaissent pas la réalité d'une journée de travail en usine. Ils ne connaissent pas les fins de mois difficile. Ils ne savent pas ce que c'est que de devoir choisir entre étudier ou bien survivre. Ce qui je pense me permet de bénéficier d'une ferveur et d'un soutien supérieur à mes adversaires réside dans mon parcours de vie. Je ne suis pas une avocate, je ne suis pas une militaire. Je suis une femme ouvrière comme des millions de mes concitoyens. Je suis une femme qui a vécue toute ma vie à leur côté avec et parmi eux. Je suis dans cette campagne la candidate qui les représentes véritablement. Pour répondre à votre seconde question, je pense que personne n'est réellement prêt à diriger un pays aussi bien en tant que Président qu'en tant que Premier Ministre. Néanmoins, je possède un projet clair et que je n'ai cesser de faire connaître dans chacun de mes déplacements dans le pays et lors du débat télévisé dont je regrette le bas niveau.

On vous accuse durant cette campagne de ne pas tout dire de vos réelles intentions une fois élue. On vous accuse également de vouloir faire une nouvelle version de l'URSS dans notre pays. Et plus largement, on vous accuse de ne pas être républicaine. Vous êtes la cible de nombreuses attaques depuis le début de cette campagne. Qu'est-ce que vous répondez à toute ces personnes ?

Les désaccords, le ton qui monte et des passe d'arme parfois virulente font partie intégrante d'une campagne électorale. Mais je crois que lors de cette élection législative nous avons atteint de grave sommet. L'ensemble des accusations dont vous faite référence sont issue des candidats de la liste LD (Les Démocrates). Les candidats de cette liste n'ont eu de cesse pendant ces derniers jours de se lancer dans une sorte de course à l'échalotte pour savoir qui sortirait la plus grosse bêtise. Il faut leur reconnaître d'ailleurs un certains talent dans ce domaine. Je crois que la meilleure façon de répondre à toutes ces accusations est de simplement ouvrir internet ou bien de se rendre dans les rassemblements que le PIO organise afin de découvrir les personnalités qui composent notre liste ainsi que nos idées. Dans cette campagne, nous avançons démasqué de toute ambiguïté. Nous avons un projet solide qui permettra à notre pays de retrouver la croissance économique grâce à une industrie et une agriculture redynamiser, une jeunesse qui n'a plus à choisir entre étudier et survivre ou enfin des retraités qui ne doivent plus compter chaque centime après une vie entière de travail. Rien dans notre projet ne vise à reformer l'URSS, cela est ridicule voir même très farfelu. En ce qui concerne le fait que je ne sois pas dans le champ républicain, je met au défi les candidats de la liste LD à assumer leur propos et d'aller au bout des choses en déposant un recours auprès de la Cour Suprême pour que celle-ci se prononce définitivement. Mais comme moi Monsieur Dumont, vous savez pertinemment qu'ils ne le feront pas. Pourquoi ? Parce qu'ils savent que c'est un procès perdu d'avance. D'ailleurs, eux qui défendent tant la République, pourquoi ne disent ils pas en fin de meeting "Vive la République !" ? La liste que je mène et moi même sont en réalité victime d'une véritable campagne de diffamation qui sera bientôt condamner avec force par la voix du peuple dans les urnes.

Votre proposition de rapprochement avec les BRICS lors du débat télévisé à pris beaucoup de monde de cour notamment en raison de la forte influence Russe au sein de cette organisation. Avec de telles propositions, n'avez-vous pas peur de perdre certains électeurs ?

Vous savez Monsieur Dumont, il y a dans des campagnes électorales deux types de candidats. Il y a ceux qui sont là pour ne blesser personne quitte à en être incohérent, je pourrais vous citer comme exemple la liste LD. Et puis, il y a ceux qui sont candidat pour défendre une vision. Cette vision elle va rassembler des électeurs mais elle va aussi éloigner certains électeurs de votre liste. Et bien cela s'appelle tout simplement la politique. J'ai dis et je l'assume que je souhaite rapprocher Ostaria des BRICS plutôt que de l'OTAN. Loin de moi l'idée de vouloir me rapprocher de la Russie de Monsieur Poutine avec qui, soyons sérieux, je ne possède pas de point commun. A mon sens, rejoindre les BRICS c'est faire le choix de promouvoir un ordre mondial multipolaire, remettant en question la domination unipolaire des pays occidentaux. Plus largement, équilibrer le pouvoir géopolitique et à renforcer les relations avec d'autres grandes économies émergentes. Mon second point est sur les objectifs de l'organisation. Quand l'OTAN a pour objectif celui de tout misé sur une coopération militaire, les BRICS font eux le choix de la coopération économique et commerciale. Rejoindre ce groupe pourrait nous offrir des opportunités pour renforcer les liens commerciaux et économiques avec des marchés émergents. Enfin, rejoignant les BRICS nous pourrions nous offrir une alternative à l'influence occidentale et une opportunité de renforcer notre indépendance et notre souveraineté dans les affaires internationales.

Madame Sanchez, cette interview touche à sa fin, dans quelques heures la campagne électorale va prendre fin et les électeurs vont prendre le chemin du bureau de vote. Qu'avez-vous à leur dire ce soir ?

Je voudrais leur dire qu'en seulement quelques semaines nous avons fait basculer les enquêtes d'opinions. Ce changement dans les enquêtes et ces enquêtes ne sont que des chiffres sur un morceau de papier. Certains s'en contente et se repose tranquillement dans leur bureau. Bien que je désapprouve ce choix, je le respecte. Mais dans cette campagne, j'ai voulue aller sur le terrain pour vous rencontrer. Et au fil de ces rencontres j'ai pu découvrir des compatriotes pleins d'espoir et de volonté. Non vous ne vous êtes pas résigné à devoir choisir entre votre épanouissement personnel et votre travail. Non vous ne vous êtes pas résigné à voir vos enfants devenir demain des adultes dans un pays brutale économiquement et socialement. J'ai été pendant 23 ans une Ostarienne ordinaire comme vous. Mes parents ont toujours vécu dans la précarité malgré leur travail acharné pour que chaque soir mes frères et moi même ayons de quoi manger dans notre assiette. Le combat que je souhaite mener avec vous c'est celui de la paix. Alors mes cher compatriotes, si vous aussi vous souhaitez un changement profond du fonctionnement de notre société, mobilisez vous, allez voter massivement ce week-end en faveur des candidats PIO partout dans le pays. Devenez acteur de votre vie et de celles de vos enfants.

Comment le PSD a trahi ces promesses, ces électeurs et sa dignitée ?

Après une campagne largement dominée par la gauche, le Président de la République a annoncé dès le soir des résultats qu’il ne nommerait pas Mila Sanchez comme Première Ministre de la République Ostarienne. Une décision qui a pris tout le monde de court notamment au vu du nom de ce Premier Ministre surprise.

Le terrain a été occupé chaque jour sans relâche par les militants du PIO pour convaincre les électeurs de voter en faveur de la liste menée par Mila Sanchez. Une campagne de terrain aux antipodes de ce qui a pu être proposé par les autres listes en compétition. Au soir des résultats, le constat est clair, cette stratégie était la bonne. En réunissant plus de 40 % des suffrages, la liste du PIO menée par Mila Sanchez dépasse très largement les attentes et les estimations qui avaient pu être faites par le passé. Malgré une campagne très dure et nourrie d'attaques sur les réelles intentions de la tête de liste du PIO, les résultats étaient excellents. Alors qu’à Nour l’ambiance est électrique devant cette immense victoire, le changement d’ambiance fut aussi violent que l’annonce du Président de la République à peine élu.

Il est environ 23h30 quand le nouveau Président de la République se présente à Tuse devant ces électeurs pour délivrer son discours de victoire. Une victoire bien moindre quand on sait que son parti ne remporte aucune région et est très loin du score espéré à l’élection législative. Tandis qu’il déroule un discours haineux envers ce qu’il appelle “l’extrême gauche” il annonce la nomination de son opposant, Carlos Endreros, comme Premier Ministre. Une annonce qui a pris tout le monde de court au sein du PIO et même au sein du PSD. Comment est-ce que cela a pu arriver ?

La réponse est simple chers lecteurs et lectrices, alors que Carlos Endreros apprend sa défaite à l’élection présidentielle, il comprend qu’il devient le plus grand looser du PSD. Défaite à la mairie de Lunont, fusion derrière la liste du PSD en Orbône et enfin défaite à l’élection présidentielle. Une triple défaite pour un homme à l’ambition sans limite. Une ambition qui le poussa à accepter l’offre du Président de la République de former un gouvernement LD-PSD. Une ambition si grande qu’il en est finalement capable de trahir ces idées et ces électeurs pour ne pas tomber en disgrâce. C’est d’ailleurs l’unité nationale que le Président de la République annonce cette nomination. En réalité, il vient de former une alliance parmi les plus ridicules que le monde politique international pourra connaître.

Carlos Endreros et Nelson Llyod Johnson sont deux anciens candidats à la présidence de la république. Vous en conviendrez donc chers lecteurs que ces deux personnes portent un projet pour notre pays radicalement différent. Sinon, à quoi bon se présenter l’un contre l’autre ? Leur deux visions se retrouvent finalement l’un contre l’autre dans un second tour très serré. Tandis que le PSD à la suite de la défaite aurait dû incarner l’opposition aux côtés du PIO ils préfèrent s’effacer idéologiquement pour ne pas à avoir à fusionner une nouvelle fois avec le PIO. Mais pourquoi ce retournement de situation alors qu’un accord avait selon nos informations été trouvé entre les deux formations politiques ?

La réponse semble se trouver dans le caractère de Carlos Endreros. Un homme de gauche prétendument en faveur de l’égalité des sexes si tant est que les femmes ne lui passent pas devant. En prenant connaissance des résultats, Carlos Endreros eu mal de constater qu’une femme avait remporter la Primature. Un résultat insoutenable pour ce machiste. Il prit donc la décision sans consulter ces collègues nouvellements députés d’accepter la proposition du Président de la République pour ne pas à avoir à faire parti d’un gouvernement mené par une femme. Cette position gêne d’ailleurs une partie des élus PSD telle de que Madame Laugier et d’autres députés qui soutiennent la candidature de Madame Sanchez à la présidence de l’Assemblée Nationale. Si Claire Laugier et ces députés sont si mal à l’aise face à cette coalition qui n’a rien à avoir d’une coalition idéologiques mais tout d’une coalition de circonstance sans aucune valeur commune alors elle peut ne pas soutenir ce gouvernement en votant la défiance en exigeant la nomination de Mila Sanchez comme Première Ministre. Une décision qui demande du courage mais qui pourrait faire de Claire Laugier la nouvelle patronne du PSD en enterrant définitivement le triple looser qu’est Carlos Endreros.

Un Président impuissant, assommé par les plaintes qui s'accumulent

Tandis que le Président de la République, le Vice-Président et le gouvernement semblent portés disparus, la justice reste elle toujours en attente. Accusés de nombreux délits, le Président et le Vice-Président sont aujourd’hui attendus devant la justice Ostarienne pour donner leur version des faits.

Depuis plusieurs semaines, une question se promène dans les couloirs du tribunal de grande instance de Lunont. Quand est-ce que le Président de la République et son Vice-Président vont se présenter au tribunal et donc répondre des nombreuses accusations qui pèsent sur eux ? Accusés par Mila Sanchez, Président de l’Assemblée Nationale, de ne pas avoir respecté l’article 5 de la constitution, l’article 701 du code électorale, avoir commis un délit de catégorie D, un délit de catégorie de catégorie E et enfin des contraventions de types B et D. La liste des accusations, aussi longue que vertigineuse, entache un peu plus le début de mandat raté du Président de la République. L’homme qui promettait l’unité du pays est devenu en l’espace de quelques semaines le plus grand fossoyeur de la République Ostarienne.

Il est aujourd’hui avec son Vice-Président accusé d’harcèlement moral, de diffamation, d’injure publique et de violation de la constitution qu’il a pourtant pris l’engagement de défendre lors de son investiture qui n’aura convaincu personne de sa capacité à diriger notre pays. Les accusations, si elles s’avèrent confirmées par le tribunal de grande instance, pousserait tout droit le Président et son Vice-Président vers la sortie. Et c’est peut-être pour cette raison qu’ils ne se sont toujours pas présentés devant les juges de ce même tribunal. Cette capacité prodigieuse de disparaître lorsque tout va mal était déjà connue des Ostariens avec la grève dans de nombreuses régions qui se poursuit depuis des semaines. Mais cette obstination pour la fuite relève davantage de l’entrave à la justice lorsque cela nécessite de ne pas se présenter aux audiences convoquées par le tribunal. Un point que la Président de l’Assemblée National n’a pas manqué de faire remarquer en demandant l’ajout aux chef d’accusations celui d’entrave à la justice. Face à ces absences, il est légitime de se demander comment les juges vont procéder pour obliger le Président de la République et son Vice-Président à répondre aux accusations comme il en est exigé par la loi.

Mais quand vous pensez avoir touché le fond de l’incompétence avec ces deux véritables fantômes, vous pourriez être encore surpris par leurs capacités. C’est en tout cas l’expérience que Mila Sanchez a pu faire lorsqu’elle a déposé auprès du Président de la République la loi adoptée il y a quelques jours par l’Assemblée Nationale. Conformément à la constitution, le Président dispose d’un délai de 10 jours pour promulguer ce texte au journal officiel. Une tâche qu’il n’a pas accomplie parmi tant d’autres. Malheureusement pour lui, la Présidente de l’Assemblée Nationale semble un poile tatillonne sur les procédures et a donc déposé une nouvelle fois une plainte à l’encontre du Président de la République pour ne pas avoir respecté ces engagements constitutionnels.

Un Président sous le coup de deux plaintes et qui semble avoir disparu des radars peut-il encore légitimement gouverner notre pays ? C’est la question que je vous pose chers lecteurs. Quand est-ce que la justice Ostarienne prendra ses responsabilités en déposant un mandat d’arrêt contre le Président de la République et le Vice-Président afin d’affirmer une bonne fois pour toute que personne ne peut se soustraire à la justice ? Chers lecteurs, l’heure n’est plus aux injonctions mais aux actions.